Les fondements de la R C

Les fondements et les buts de notre Société

Le rosicrucianisme s’inscrit dans le domaine vaste et riche que Robert Amadou dénomme occultisme et dont il fournit une description exhaustive dans son ouvrage fondamental L’Occultisme, esquisse d’un monde vivant[1] ; toutefois, vu la connotation biaisée et négative que l’usage commun a donnée à ce terme, mieux vaut lui substituer, en s’inspirant d’Antoine Faivre, le néologisme forgé par lui : l’hermésisme, par référence à Hermès Trismégiste, le créateur mythique de toutes les sciences traditionnelles.

Ses textes canoniques sont les trois « manifestes rosicruciens », à savoir la Fama Fraternitatis, la Confessio Fraternitatis et enfin Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, parus tous trois au début du XVIIIe et immédiatement appelés à un succès considérable et durable.[2] Ils révèlent et mettent en lumière la figure tutélaire des Rose-Croix, et par conséquent aussi de tout le rosicrucianisme : le légendaire Christian Rosenkreutz (ou Rose-Croix). Toutes les Societates Rosicrucianae (Sociétés rosicuciennes) s’en réclament et s’y réfèrent.

Le fondement premier de notre Societas – comme de toutes les autres – est la foi en « celui qui fut la manifestation de la Gloire de IHVH », c’est-à-dire Jésus, à qui se rapportent les initiales INRI qui scandent les rituels. Ces derniers comportent en outre de nombreuses citations de passages significatifs du Nouveau Testament.

Les travaux des Collèges portent sur l’enseignement, l’étude et la pratique des sciences traditionnelles dans toute leur étendue. On en a déjà donné un aperçu. On peut citer, entre beaucoup d’autres, la numérologie ou symbolique des nombres, l’examen des éléments constitutifs de l’univers et de l’homme, la symbolique des couleurs, l’alchimie physique et spirituelle, la kabbale, l’étude comparée des doctrines religieuses et philosophiques répandues dans le monde…

Il faut bien voir que ces travaux ne sont pas exclusivement académiques. Ils s’inscrivent dans une perspective et répondent à une finalité initiatiques : répartis selon une progression de grade en grade, ils doivent permettre à ceux qui s’y livrent de croître, non seulement en connaissances, mais surtout en Science au sens fort, c’est-à-dire en Sagesse.

[1] 1ère édition, Julliard, 1950 ; 2e édition Chanteloup, 1987 ; réédition CréaTone éditiions, 2023.

[2] Roland Edighoffer en procure une analyse précise dans son précieux ouvrage Les Rose-Croix (PUF, collection Que sais-je ?, 1982).